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La chanteuse Irma à Singapour

Hier soir, j'ai eu la chance d'être invité avec quelques autres blogueurs francophones à la résidence de l'ambassadeur de France à Singapour. Après deux verres de vin, trois canapés et quelques discussions à bâtons rompus, le conseiller culturel nous présente la tenue du prochain festival culturel français Voilah. Et des nombreux événements qui ont été cités, j'ai surtout retenu la venue le 20 mai prochain de la chanteuse Irma qui commence à être connue sur la scène européenne.

Mais qui est cette Madame Irma ?

Irma est née et a grandi à Douala. Le Cameroun, c’est l’enfance : heureuse, privilégiée. Ce sont un père biologiste et une mère pharmacienne, attentifs à la réussite scolaire de leurs enfants. C’est la musique, partout, tout le temps : à la chorale de l’église ; aux cours de piano, dès sept ans ; à la maison, avec la guitare de son père, les albums de Michael Jackson, de Jeff Buckley ou Ben Harper. C’est le bonheur. Sans tâches ? Non. Irma dit : « Au Cameroun, pour 1% de privilégiés, il y a 99% de gens qui souffrent. J’ai vu la misère en bas de chez moi, l’injustice. Ça m’a donné une rage incroyable. » Elle a seulement 13 ans lorsqu’elle compose un de ses premiers morceaux, le prophétique « I know ». Elle y chante : « Ma seule arme, c’est cette chanson. » Dix ans plus tard, le titre passera à la radio, à la télé, elle le jouera sur scène. Mais elle ne le sait pas encore.

 Irma arrive en France à l’âge de 15 ans, pour y poursuivre des études brillantes. La France, c’est l’adolescence : rebelle, forcément. Lors des concerts de fin d’année de son lycée catholique, elle ose « We don’t need no education » des Pink Floyd ou « Highway to hell » d’ACDC. C’est le début d’une vie qu’elle n’avait absolument pas planifiée. Irma ne s’est pas imposée, elle a été choisie. Ce sont les internautes qui l’ont découverte, qui l’ont portée, épaulée jusqu’à la scène, jusqu’au succès. A 19 ans, un jour d’ennui, elle se filme, déguisée, guitare à la main, en train de chanter « Au suivant » de Jacques Brel. Elle veut envoyer la vidéo à sa meilleure amie. Comme le fichier est trop lourd, elle le poste sur Youtube.

Aussitôt, la vidéo est partagée, et les retours sont enthousiastes. Elle se prend au jeu, met en ligne de nouvelles reprises. Puis, à la demande générale, ses propres chansons. Un matin elle se retrouve sur la homepage de Youtube, dans 25 pays du monde. Les producteurs affluent. On lui propose même… la Star Academy. Hors de question. Le fondateur de My Major Company la contacte à son tour. Elle est séduite par le concept de financement participatif, par l’idée de partage, de communauté. Banco ! En seulement deux jours, 416 internautes-­producteurs misent sur elle. Un record.




Irma : « D’un coup, j’avais des responsabilités, je devais être à la hauteur. » Elle part à New York, enregistre son premier album avec le producteur de Lenny Kravitz. Le rêve américain ? Non. Irma sait ce qu’elle veut et, tel quel, l’album ne lui plaît pas : « C’était surproduit, je ne reconnaissais plus mes chansons, je me sentais incapable de défendre ça devant un public. » Courageuse, elle confie ses doutes à son label. Les responsables de My Major Company, loin d’être vexés, sont séduits. Impressionnés. Le caprice d’une jeune fille inexpérimentée aurait été balayé d’un revers de main. Pas la conviction d’une jeune femme qui s’affirmait là comme artiste : déterminée, intègre, libre. Irma prend le temps de retravailler son album et goûte à la scène, « ce plaisir bouleversant, cette sensation monstrueuse. » Son album Letter to the Lord sort en février 2011. Qu’ils l’aient découvert sur Internet ou sur scène, les fans l’attendaient de pied ferme : ils ne sont pas déçus. Un an plus tard, Google fait d’Irma son égérie. Dans une publicité pour le navigateur Chrome, le géant du web utilise le single « I know » et raconte son parcours extraordinaire. « I know »… cette chanson composée plus de dix ans auparavant, au Cameroun, par une jeune fille rêveuse.



Irma vient pour la première fois en Asie et sera en concert live acoustique à SCAPE.  Si comme moi vous êtes fan, ruez-vous sur les places qui seront disponibles sur  SISTIC à partir du 11 avril.

Et bon concert !


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